Vivre un accouchement harmonieux
Evénements heureux, Naissance / / Sep 01, 2019
Me voilà de retour sur le blog, après presque un an d’absence.
Le temps file à toute allure, encore plus quand on est débordé par le besoin et l’envie de donner tout son amour à son enfant.
J’ai accouché le 4 octobre 2018 d’Albane, notre première fille.
La vie prend tout son sens, les priorités changent et l’amour nous envahit.
On change de repères, trouve un nouveau rythme et prend notre rôle de parents très à coeur.
J’avais envie de revenir sur un moment important de ce changement de vie, l’accouchement.
Depuis quelques années, et plus particulièrement lorsque j’étais enceinte, on me racontait des histoires d’accouchements difficiles, longs, douloureux, ou avec des complications.
Pour ma part, j’ai eu l’immense chance d’avoir un accouchement facile et rapide. J’ai beaucoup raconté mon accouchement autour de moi, à des amies qui souhaitent savoir comment cela s’était passé car j’avais fait le choix d’accoucher de la manière la plus physiologique possible, c’est-à-dire notamment sans péridurale.
Beaucoup d’entre elles m’ont dit que mon récit leur avait redonné confiance en l’accouchement et/ou qu’elles ressentaient à nouveau l’envie de tomber enceinte. Parfois la peur avait pris le dessus lorsqu’elles avaient aussi entendu des cas compliqués.
Alors j’ai eu envie de vous le raconter aussi, cet accouchement extraordinaire que j’ai eu la chance de vivre.
C’est donc un article très personnel, que vous lirez, je l’espère, avec bienveillance.
Mon accouchement
La préparation à la naissance
Pour reprendre les choses au début, j’avais donc décidé d’avoir un accouchement naturel, dans la mesure du possible. Ma grossesse se passait parfaitement, je n’avais aucune complication, étais très en forme et le bébé, qui ne grandissait pas autant que les courbes l’auraient voulu, semblait néanmoins se porter à merveille.
Si c’est un premier bébé, on ne sait pas du tout à quoi s’attendre, comment l’accouchement va se passer, qu’est-ce qu’il faudra faire ni à quel moment.
Pour me préparer et acquérir la confiance dont mon corps allait avoir besoin pour accoucher naturellement, j’ai suivi, avec mon mari, une préparation à la naissance. Nous avons commencé ces cours individuels au 5ème mois, avec la sage-femme qui suivait l’évolution de ma grossesse.
Cette préparation s’articulait en 7 séances :
– Premier rendez-vous pour apprendre à se connaître
– Physiologie
– Sangle abdominale
– Visualisation
– Contractions & massages
– Son grave
– Poussée
Au fur et à mesure des séances, nous apprenions ce qui allait se passer, ce que le corps allait faire, les bons réflexes à adopter, la place du papa et son rôle indispensable.
Je prenais peu à peu confiance en moi, en mon corps et en sa capacité à donner la vie naturellement.
Notre sage-femme, Barbara, était d’une douceur, d’une gentillesse et d’une bienveillance incroyable. Nous nous sentions bien, sereins, en confiance.
Sans elle et tout ce qu’elle nous a transmis, je n’aurais peut-être pas eu les clés qui ont permis que les choses se passent si sereinement.
Je savais dès lors à quoi m’attendre, quoi faire, comment réagir.
Le 29 septembre était ma date de terme, mais Albane ne semblait pas vouloir pointer le bout de son nez. C’est un peu bizarre de se dire que c’est censé être « aujourd’hui » même si en réalité, cette date n’est qu’un indicateur.
Je continuais à m’activer, étais toujours aussi en forme et étais ravie de pouvoir avancer davantage dans ma to do list.
Cinq jours sont passés et je commençais à m’impatienter.
Ma gynécologue était d’accord de ne pas déclencher l’accouchement avant 14 jours post-terme, mais je commençais à me renseigner pour des méthodes de déclenchement plus naturelles, comme le shiatsu par exemple.
Cela n’aura finalement pas été nécessaire. Le soir même, au moment de nous mettre au lit, impossible de m’endormir: je ne me sens pas fatiguée et je suis en permanence interrompue par le besoin d’aller faire pipi… quelque chose se prépare!
Le travail
A 1h30 du matin, je me rends compte que j’ai des pertes assez fortes et claires, mais je ne suis pas sûre que ce sont les eaux. Cela se confirme une dizaine de minutes plus tard.
Quelques semaines auparavant, j’avais fait le test du streptocoque, qui était négatif. Cela signifiait que si mes pertes étaient claires, nul besoin de me précipiter à l’hôpital dès que la poche des eaux était rompue.
Je suis alors retournée me coucher car je ne sentais aucune contraction.
Trente minutes plus tard, je commence à ressentir des contractions toutes les 7 minutes environ, qui étaient supportables mais douloureuses quand même.
Deux heures passent et je ne me rappelle plus très bien. Je continue à avoir des contractions toutes les 7 minutes mais je parviens visiblement à m’endormir entre chaque. Lorsque je me sens éveillée, je me répète « Je ne dors pas mais mon corps se repose ».
À 4h, mon mari me bouscule un peu dans le lit et se réveille. Etonné que je ne dorme pas, je lui dis que j’ai perdu les eaux. Il se redresse alors d’un seul coup en se demandant pourquoi je ne lui ai pas dit plus tôt.
Ne sachant pas combien de temps le travail allait prendre et sentant que tout se mettait en place en douceur, je préférais le laisser dormir car j’étais capable de gérer cela toute seule.
Impossible pour lui de refermer un oeil, il s’est donc levé pour terminer la valise de maternité. Quant à moi, je suis allée prendre ma douche. Les contractions sont très rapidement devenues plus fortes et plus régulières.
Voyant que je prenais mon temps, il a commencé à m’ houspiller gentiment pour qu’on parte à l’hôpital.
Evidemment, ce n’était pas facile de faire vite étant donné que j’étais interrompue par une contraction d’une minute toutes les deux minutes…
Je parvenais à les gérer grâce à ma respiration mais elles devenaient très douloureuses et je me pliais en deux, appuyée sur le bain, l’évier, un mur, …
Je tenais tout de même à me laver et sécher les cheveux !
A 6h, nous quittions la maison, direction l’hôpital.
Heureusement il n’y avait pas encore de trafic à cette heure-là et ce n’était pas loin, car on est très mal assise dans une voiture quand on a des contractions…
Mon plus grand stress était de me faire examiner et d’entendre dire que mon col n’était ouvert que de 3 centimètres (il faut atteindre 10 centimètres pour pouvoir commencer à pousser).
J’avais tout fait pour que la majeure partie de mon travail se passe à la maison, mais il est impossible de tout contrôler.
Nous avons directement été pris en charge à notre arrivée et bonne nouvelle, mon col était à 6 centimètres ! La sage-femme qui nous a accueilli prit connaissance de mon projet de naissance, et tout fut respecté à la lettre.
La salle d’accouchement que j’espérais avoir était libre (nous avions pu visiter la maternité quelques jours avant). Elle disposait d’un bain, d’un grand coin avec des coussins, de balles et d’autres objets qui permettent de trouver la position la plus agréable pendant le travail.
Au final, je n’ai pas vraiment eu l’occasion d’en profiter parce qu’en moins d’une heure, mon col s’était ouvert à 9 centimètres et j’ai très vite ressenti le besoin de pousser.
Mes contractions devenaient très douloureuses mais j’ai refusé le gaz qu’on m’a proposé (il s’agit d’un gaz qui permet d’atténuer la douleur mais qui n’anesthésie pas).
J’ai utilisé le song grave, que j’avais appris pendant les cours de préparation à la naissance, pour gérer la douleur.
Le principe est de crier fort et longtemps des « Om̐ » (comme en yoga) dont les vibrations dans le corps permettent d’atténuer la douleur.
Mon mari le faisait avec moi pour m’encourager car ma voix oscillait et mon O se transformait en A de douleur…
La poussée
Ça a été dur de pousser correctement au début parce que la force restait dans ma gorge et je ne gérais pas bien la respiration.
Ma sage-femme est arrivée à ce moment-là et a pu me guider davantage pour pousser correctement.
J’avais la sensation que la tête du bébé était sur le point de sortir alors qu’on n’apercevait que ses cheveux. Je devais bloquer mon bas-ventre après chaque poussée pour qu’elle ne remonte pas lorsque je reprenais ma respiration entre deux contractions, ce qui était loin d’être agréable.
Après environ 45 minutes de poussée, toute sa tête est sortie grâce à l’aide de Barbara et d’une autre sage-femme. Son corps a suivi rapidement. Barbara m’a proposé de venir la prendre alors j’ai saisi ce petit être tout mauve avec une tête en forme d’œuf.
Je l’ai mise sur moi et elle s’est tout de suite mise à crier.
Mes jambes tremblaient de froid et de fatigue et une dernière contraction m’a permis de faire sortir le placenta. La délivrance.
Albane est née à 8h30, soit exactement deux heures après que nous soyons arrivés à la maternité.
Après une longue tétée et un moment en peau à peau avec son papa, elle a passé la matinée tout contre moi.
Mon ressenti
Je n’ai douté à aucun moment durant mon accouchement.
La douleur était forte mais supportable, et j’avais en quelque sorte le sentiment de pouvoir la maitriser.
Le fait d’avoir passé la majeure partie de mon travail à la maison et de savoir comment les choses allaient se passer m’a incontestablement aidé à rester sereine et confiante pendant ces 7 heures.
Je suis bien entendu consciente que toutes les grossesses ne sont pas les mêmes, qu’il peut y avoir des complications, ou tout simplement qu’on préfère recourir à la péridurale. Chaque décision, qu’elle soit personnelle ou médicale doit être respectée. J’avais simplement envie de vous partager un des moments les plus incroyables de ma vie.
Et j’espère avoir pu redonner confiance à certaines d’entre vous à donner la vie.
J’en profite encore une fois pour remercier Barbara, qui nous a accompagné tout au long de cette aventure et qui a vécu avec nous ce moment si intense de notre vie. Sans son aide, ses conseils et son écoute, tout cela ne se serait peut-être pas passé comme ça.
Je ne peux donc que vous conseiller de vous préparer un maximum à la naissance pour que vous ayez les clés pour vivre un accouchement harmonieux.
Crédit photo: ©Elodie Deceuninck
Commentaires 0